THE RAVEN AGE

 

The Raven Age

the_raven_age_Asset Downloads_George1 - (c)Resurrection Fest

Le retour de la mélodie

Dan Wright et George Harris (fils de Steve Harris, bassiste d’Iron Maiden) constituent le “binôme fondateur” de The Raven Age, jeune groupe de metal venu de Londres. Après avoir “ouvert” pour des ténors du genre, comme Iron Maiden, Gojira, Mastodon ou Ghost, The Raven Age sort Darkness Will Rise”, son premier album (chez BMG). En concert le 16 mars à Paris (Elysée Montmartre), en première partie d’Anthrax.

Dan, George, votre album sort en mars. Pourriez-vous nous parler de l’histoire du groupe ?
G.H. : Dan avait commencé à travailler sur The Raven Age depuis quelque temps lorsque nous nous sommes rencontrés. Nous avons commencé à travailler la guitare ensemble à partir de 2009/2010. A cette époque, nous n’étions que tous les deux, deux amis qui se rencontrent, jouent de la guitare, aiment le même type de musique, et cela nous a menés presque naturellement à écrire des morceaux ensemble. A l’origine, le groupe n’était pas l’objectif principal, on voulait juste s’amuser. Mais nous étions très contents du résultat et nous avons décidé de créer le groupe. En Février 2013, nous avons réalisé notre premier show dans un petit studio. Depuis, nous avons évolué, en étant assez chanceux pour partir en tournée autour du monde. Nous venons juste de signer avec BMG, donc c’est parfait !
D.W. : Oui, l’album sort le 17 mars, et nous avons une tournée de 6 semaines avec Anthrax… Le rythme a été un peu fou pour nous récemment, mais on ne peut pas se plaindre, c’est tout bon pour nous !

the_raven_age_Asset Downloads_Album Cover - Darkness Will Rise JPGMoins de 10 ans après la création du groupe, vous signez donc cet album chez BMG, “Darkness Will Rise”. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
D.W. : C’est une évolution naturelle de l’
EP que nous avons sorti il y a quelques années. L’ album est assez dense, plutôt long (environ 70 minutes). Mais à notre avis, il devait représenter ce qu’est le groupe aujourd’hui. Nous sommes vraiment dans cette musique mélodique, épique. Il y a beaucoup de morceaux courts, mais nous pensons qu’ils sont assez longs pour raconter une histoire, et il y a beaucoup d’histoires différentes dans cet album. George est généralement celui qui écrit les paroles, donc il pourra vous en parler plus en détails. Globalement, l’album possède de multiples facettes, à la fois très mélodiques et très heavy, en restant très facile à écouter je pense.
G.H. : Nous avons travaillé avec le producteur Matt Hyde (avec qui nous avions également réalisé l’
EP), qui a travaillé sur des albums de métal très célèbres, avec Slipknot, Trivium, As I Lay Dying, Bullet for My Valentine, Funeral for a Friend, tous ces groupes avec lesquels nous avons grandi, que nous avons admirés, et qui nous ont fait commencer la guitare au départ. C’est pourquoi nous l’avons contacté la première fois. C’est cool de pouvoir travailler avec lui, qui a été en studio avec tous ces groupes, qui a cette expérience, et cette influence sur nous. C’était un processus vraiment sympa. C’est un type super et nous sommes vraiment contents de ce que nous avons réalisé avec lui.

Comment composez-vous vos morceaux ?
D.W. : Normalement, nous commençons avec un riff de guitare. C’est le point de départ d’à peu près tous nos morceaux. Comme nous sommes tous les deux des guitaristes, nous arrivons avec des idées très variées, et s’il y en a une que nous aimons, nous allons construire le morceau autour de ce riff-là. Peu importe que ce soit l’intro, la partie centrale ou la conclusion, tout va être basé autour d’un riff. Une fois que c’est installé, George s’occupe des paroles. Mais normalement, après avoir écouté le morceau, nous pouvons deviner ce qu’il essaie de raconter, quelle est l’histoire sous-jacente… et cela nous donne des idées et des concepts pour les paroles.
G.H. : Exactement ! Le but n’a jamais été que Dan et moi nous écrivions des morceaux. Nous avons juste choisi ce que nous pensions être bien sur le moment, en assumant le fait qu’un chanteur puisse nous rejoindre pour écrire les paroles. Mais comme nous sommes bien restés quatre ans à écrire des morceaux tous les deux, nous avons progressé et nous avons appris à le faire nous-mêmes ! Pour l’instant, on est un petit peu bloqués sur ce schéma, mais qui sait ce qui va arriver dans le futur ? Je suis sûr que le chanteur (
Michael Burrough, ndr) voudra à un moment s’impliquer dans l’écriture des paroles, mais pour l’instant il n’y a que nous deux.


Nous commençons avec un riff de guitare. C’est le point de départ d’à peu près tous nos morceaux.

Dan Wright


Parlez-nous de votre matériel. Vos guitares, pour commencer ?
G.H. : Oui bien sûr, c’est une ESP, une LTD Deluxe
, accordée en Drop B Flat, un tuning grave et sympa. Au départ, on les accordait en Drop C, mais on s’est rendu compte (et je suppose que c’est ma faute !) que la mélodie était très aiguë, très high pour les paroles, et que c’était très difficile de réaliser une telle performance, à cause de la longueur des morceaux, surtout en live. Nous avons donc décidé de baisser l’accordage, en passant à un Drop B Flat. Au début, nous n’étions pas très convaincus, ça nous semblait trop grave. Puis nous avons commencé à jouer avec cet accordage, et on a trouvé que le son était bien plus heavy et puissant… Sinon, j’utilise une MH-1000 (une LTD Deluxe), avec un chevalet Evertune standard. Je surveillais depuis un moment les guitares équipées de ces chevalets, en les regardant sur le net, et j’étais fasciné, parce que je reste assez “élémentaire” quand il s’agit de régler une guitare. Sincèrement, quand nous avons enregistré l’EP, à chaque prise, j’étais obligé de me réaccorder : c’était très long ! Ce chevalet élimine complètement ce problème, ça marche vraiment. Je ne peux que le recommander. C’est aussi génial pour les tournées, ça vous enlève le stress d’être mal accordé sur scène. C’est plus ou moins la raison pour laquelle j’ai choisi cette guitare. Mais de manière générale, j’ai toujours été fan des guitares ESP. Je pense qu’on est influencé par les groupes qu’on admire, dans mon cas Metallica ou les gars de Parkway Drive. Donc j’étais naturellement attiré vers les guitares ESP !

Et vous, Dan ?
D.W. : C’est une histoire similaire à celle de George. Pour moi, tout est une histoire d’inspiration. Je suis fan des guitares Schecter. Celle-ci est une Hellraiser Special, vieille de quelques années maintenant, mais toujours très fiable. J’ai commencé avec une Synyster Gates Custom (Avenged Sevenfold avait reçu ces nouvelles guitares). J’en étais fan à l’époque. J’aimais vraiment les sensations, le son, et elle était tellement facile à jouer ! A partir de là, comme j’aimais Schecter, j’ai essayé de trouver une guitare semblable à la Synyster Gates. C’est à ce moment-là que j’ai trouvé celle-ci ! Depuis, j’ai eu une C-1 Hybrid, qui est en quelque sorte une évolution de ce modèle, mais j’aimerais vraiment la garder assez basique et simple à jouer. Je suis totalement fan de ces guitares !

Quels amplis utilisez-vous sur scène ?
G.H. : Des amplis Orange, comme celui qui est juste derrière moi. C’est drôle ! Nous avons réussi à obtenir un accord avec Orange, ce qui est génial… On n’utilise pas cette tête-là, mais une Rockerverb MKIII, qui produit un super son. Orange a même été assez sympa pour me la laisser essayer dans leurs locaux avant les tournées. Au départ, on ne pensait pas vraiment à eux, on cherchait juste des amplis avec beaucoup de gain pour pouvoir jouer notre style de musique. Au final, je suis allé là-bas, et j’ai été impressionné par la qualité du son produit. Ces gars-là sont brillants !


Je ne suis pas très fan des solos très rapides, je préfère jouer quelque chose dont on puisse se souvenir.

George Harris


Utilisez-vous des pédales ?
G.H. : Sur scène essentiellement, mais pas beaucoup. Personnellement, je n’aime pas trop. J’essaie vraiment de garder un son assez simple, en utilisant un Digital Delay et un Boost. Ensuite, je n’ai plus qu’à changer les modes de la guitare : un mode son clair, un avec du Gain, et le Boost pour les solos. Donc je n’ai en plus que le Delay. Derrière, nous avons également une Reverb sur l’ampli, que j’utilise parfois, mais j’aime vraiment garder un son aussi épuré que possible. Honnêtement, si j’utilisais beaucoup de pédales, il y aurait tellement de câbles autour de moi sur scène… et comme je suis assez “malchanceux”, j’essaie vraiment de minimiser les problèmes et de rester simple !

Et vous, Dan ?
D.W. : Exactement la même chose ! Nous avons le même équipement. Quand nous en venons à jouer le solo, nous boostons tous les deux notre son, c’est très simple.

De vrais jumeaux !
G.H. : Oui, oui, enfin il me copie quand même ! (
Rires)

Pourriez-vous nous jouer l’intro de Promised Land ?
G.H. : Bien sûr !

(Musique)

Georges, à la main droite, vous jouez seulement en aller, alors que vous, Dan, vous jouez en aller/retour
D.W. : Oui, j’ai toujours eu un style de jeu étrange avec un médiator ! (
Rires)
G.H. : Tu joues avec trois doigts, c’est ça ? Deux doigts et le pouce ?
D.W. : Oui, c’est ça !

Pouvez-vous nous montrer votre médiator ?
G.H. : Il date de 2016 en fait, l’époque où ils ont été fabriqués. De l’autre côté, il y a mon nom et ma signature.
D.W : Le mien est pareil, j’ai également son nom ! (
Rires).
G.H. : Honnêtement, je n’y réfléchis pas tellement. Je joue juste naturellement…

Pour le riff principal, vous jouez seulement en aller, comme Hetfield, le style Metallica !
G.H. : Oui, j’aime la sensation de l’aller. Je ne sais pas si c’est plus percutant, mais c’est quelque chose que je fais naturellement. Je ne réfléchis pas au fait que cela sonne comme Metallica ou non. Nous avons juste écrit et pensé le riff comme ça.

Et vous Dan, réfléchissez-vous quand vous jouez  ?
D.W. : Oui ! (
Il joue)
G.H. : Je ne savais même pas qu’il jouait ça ! (
Rires)
D.W. : Non, c’est juste naturel ! Je n’y pense pas vraiment. Du moment que ça sonne comme nous le voulons, c’est le principal.

Pouvez-vous nous jouer Angel and Disgrace ? (Musique) C’est un super riff ! Lequel de vous deux veut nous en parler ?
G.H. : A la base, c’était juste une idée, il y a déjà pas mal de temps maintenant. Tout le monde se préparait à partir et Dan a commencé à jouer, tout simplement. Il a joué ce qui lui venait à l’esprit, et c’était l’intro !
D.W. : Oui, c’est ça.
G.H. : Je me demandais ce que c’était, parce que ça sonnait très bien ! Puis j’ai commencé à jouer, à déterminer un style, et c’est de là que le riff est venu. Nous avons fini par utiliser cette intro en tant que riff principal, mais
en le jouant plus bas. Du coup, nous avons tenté de construire le plus possible autour de ce riff. C’est basiquement comme ça que nous avons créé ce riff !

Pouvez-vous maintenant nous jouer le solo ? (Musique) Ca me rappelle une mélodie des années 80…
D.W. : En fait, je pense que George est probablement le mieux placé pour en parler. Quand nous avons commencé à composer le morceau, nous avons réalisé
une suite d’accords pour la partie du milieu, et il a trouvé ce lick assez cool.
G.H. : Oui, c’est assez difficile à expliquer. C’est juste la première chose que j’ai jouée quand nous avons élaboré cette progression. Je me suis dit que je devais jouer autre chose, et c’est la première chose qui m’est venue à l’esprit ! Ça sonnait bien et j’ai pensé que ça nous permettrait de construire une mélodie autour. Puis nous nous sommes réunis tous les deux pour déterminer la partie suivante. Ce n’est pas si simple, ce n’est pas “haché”, mais c’est notre style ! Je ne suis pas très fan des solos très rapides (je ne suis pas motivé pour jouer ce genre de chose), je préfère jouer quelque chose dont on puisse se souvenir. C’est pourquoi beaucoup de nos solos sont lents, mais mélodiques. •

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Site : theravenage.org

https://youtu.be/hWructuMEkU

Pour télécharger la partition, il suffit de cliquer sur ce lien :

https://www.guitaremag.com/article/partitions-the-raven-age/